Patrimoine culturel
Les expressions artistiques privilégiées par le peuple khmer ont toujours été la sculpture et la danse. La communion parfaite de ces deux arts est incarnée par les célèbres apsaras (danseuses célestes) omniprésentes sur les murs des temples angkoriens.
Après la chute de l’Empire khmer, les artistes cambodgiens ne se sont pas éteints mais sont devenus plus discrets. Le régime khmer rouge leur a été fatal : assimilés à la culture bourgeoise et à la religion, chanteurs, sculpteurs, musiciens des temples et architectes ont péri dans les camps de travail. Les plus chanceux ont choisi l’exil. 90 % des danseuses du pays ont disparu pendant le génocide. Aujourd’hui, la plupart des danseuses sont de jeunes pensionnaires des orphelinats.
Danse
Après 25 ans de silence, le Ballet royal du Cambodge a ressuscité, grâce à la fille de Sihanouk (et une aide de la France). C’est incontestablement la tradition artistique la plus authentique. Ces danses sont considérées comme un rite sacré, plus que comme un simple spectacle. Autre coutume respectée par le Ballet : les costumes dorés des danseuses sont directement cousus sur elles, avant chaque représentation, pour qu’elles se glissent complètement dans la peau de leurs personnages. Le Sbek Thom a également refait surface après 1991 : il s’agit du théâtre d’ombres khmer. Comme en Indonésie, les marionnettes sont en cuir.
Le Ballet royal se produit surtout à l’étranger (il était à Paris en 1994 et en 1999) et dans le palais de Phnom Penh. Des représentations ont également été données à Angkor Vat après les accords de paix. Des spectacles sont organisés de façon hebdomadaire dans la salle Chaktomuk à Phnom Penh et par le Grand Hôtel et l’Angkor Village à Siem Reap.
Musique
Dieu merci, quelques survivants connaissent l’usage de plusieurs instruments. Ils ont pu transmettre le flambeau aux jeunes générations. La musique joue un rôle très important pour les Khmers et rythme chacune de leurs fêtes et cérémonies. Les musiciens jouent sur de très beaux instruments traditionnels : de grands xylophones en bois et lamelles de bambous, des hautbois stridents, ainsi que de grandes guitares courbes et les fameux chapeis (la guitare khmère).
Cinéma
Le Cambodge s’est signalé à quelques reprises. Le docteur Haing Ngor, exilé aux États-Unis après avoir connu le régime de Pol Pot, obtenait un Oscar à Hollywood en 1984, pour son rôle dans La Déchirure. Dix ans plus tard, le jeune réalisateur Rithy Panh tournait Les Gens de la rizière, premier film cambodgien présenté à Cannes, et en 1998, le très réussi Un soir après la guerre. Avant lui, le seul cinéaste khmer reconnu était… Norodom Sihanouk, l’ancien roi. Le prince tourna de grandes fresques historiques assez ringardes (une dizaine) à Angkor et s’amusa même à jouer les acteurs ! À la fin des années 1960, en pleine guerre du Vietnam, il organisa son » festival de Cannes « .
Dans la même catégorie